A l’interface entre les milieux aquatiques et terrestres, les zones humides sont des milieux uniques par leur fonctionnement et leur biodiversité exceptionnelle.
Une zone humide est une région ou l’eau est le facteur principal qui contrôle le milieu naturel et la vie animale et végétale associée.
Définition : on entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation quand elle y existe, y est dominée par les plantes hygrophiles au moins une partie de l’année. (loi sur l’eau de janvier 1992)
Il existe de très nombreux types de zones humides. On peut citer par exemple les tourbières, marais, prairies humides, mangroves, lagunes, mares…
Quels sont leurs rôles / fonctions ?
Les zones humides ont des rôles et fonctions diverses :
o Aspect quantitatif : les zones humides peuvent avoir un rôle « d’éponge ». Elles écrêtent les crues lors des périodes de forte montée des eaux et au contraire soutiennent les débits d’étiages (basses eaux) des cours d’eau lors des périodes plus sèches.
o Aspect qualitatif : les zones humides ont un rôle de filtre naturel des eaux. En effet, elles contribuent à la qualité des eaux en retenant les matières en suspension et en jouant un rôle épurateur sur les nitrates, phosphores ou bien encore les métaux lourds.
o Réservoir de biodiversité : elles sont le lieu de développement, de reproduction et de passage pour un grand nombre d’espèces végétales et animales. Certaines espèces sont présentes uniquement dans ces milieux aux caractéristiques si spéciales.
o Activités humaines / cadre de vie : ces zones peuvent servir de support aux activités agricoles (herbages, pâturages…) mais sont aussi un élément de notre cadre de vie et des activités qui peuvent en découler (pêche, randonnées, sorties pédagogiques…)
Des milieux menacés
Malgré tous ces services rendus, les zones humides sont des milieux menacés. Plus de la moitié des zones humides européennes ont disparu au cours du XXème siècle. En plus de ne pas jouir d’une bonne réputation dans l’inconscient collectif (elles ont longtemps eu une image de lieu insalubre rempli de maladies…), elles subissent également des pressions liées aux activités humaines telles que l’imperméabilisation des sols, le drainage des terres, l’intensification de l’agriculture, l’urbanisation….
Ces pertes ont pour conséquence la dégradation de la qualité des eaux, une régulation des crues plus difficile, des effets sécheresse accentués, la perte de biodiversité et de l’attrait du territoire…
La perte des zones humides entraine également la perte de leurs fonctions qui étaient bénéfiques pour tous.
Les zones humides sur le territoire du SAGE Cailly-Aubette-Robec
Les bassins versants du Cailly, de l’Aubette et du Robec sont caractérisés par une faible présence de zones humides. Elles ne couvrent que 252 ha du lit majeur des rivières (essentiellement à l’amont du Cailly et sur la Clérette), soit moins de 0.1% du territoire du SAGE (alors que la moyenne en France métropolitaine est de 3%).
De plus, la grande majorité de ces zones humides sont dégradées et subissent de nombreuses pression liées aux activités humaines (urbanisation, mise en culture…).
Le SAGE fixe pour objectif :
– ne plus dégrader les zones humides existantes, quelle que soit la superficie concernée ;
– améliorer la connaissance sur leur fonctionnement et leurs rôles vis-à-vis des rivières ;
– mieux gérer et entretenir les zones humides ;
– restaurer les fonctions des zones humides dégradées ;
– recréer des zones humides dans les fonds de vallée.
Actuellement, les communes de Fontaine-le-Bourg et Clères réalisent des études en vue de restaurer des zones humides de leur territoire et de les ouvrir aux grands publics afin de sensibiliser la population sur cette thématique pas encore insuffisamment connue.