Le territoire du SAGE Cailly-Aubette-Robec est concerné par deux masses d’eau souterraines : La « craie altérée de l’estuaire de la Seine » (96,5 % du territoire) et la « craie du Vexin normand et picard » (2,5 % du territoire). Ces deux ressources jouent un rôle central dans la satisfaction des usages (eau potable, industrie, agriculture,…) et dans le fonctionnement des rivières du territoire.
Le suivi du niveau de la nappe de la craie depuis 1968 met en évidence, d’une part, des variations au cours de l’année, d’autre part, des variations interannuelles très importantes en fonction des cycles pluviométriques (hautes eaux au début des années 2000, basses eaux aux alentours des années 2010).
La nappe de la craie est rechargée par l’infiltration d’une partie des précipitations (lame d’eau moyenne infiltrée de l’ordre de 200 mm/an), phénomène plus ou moins rapide selon la présence de réseaux karstiques et/ou l’épaisseur des couches superficielles sus jacentes à la formation aquifère crayeuse.
Les prélèvements pour l’alimentation en eau potable représentent près de 20 millions de m3 par an soit 80% des volumes prélevés sur l’ensemble du territoire du SAGE. Ainsi, 38 captages sont situés sur le territoire du SAGE Cailly-Aubette-Robec, pour l’essentiel en fond de vallée, dont 31 sont exploités et 7 sont en réserve.
Bien que les volumes prélevés dans la nappe de la craie soient globalement stabilisés depuis les années 2000, et que les masses d’eau souterraines présentent un bon état quantitatif, l’équilibre entre la recharge de l’aquifère et la demande en eau est précaire. Ce déséquilibre est plus fortement impactant en tête de bassin versant, notamment sur le débit d’étiage des cours d’eau.
Les masses d’eau souterraines du territoire sont en mauvais état chimique. La qualité des ressources souterraines des bassins versants du Cailly, de l’Aubette et du Robec est altérée, de façon généralisée pour certains paramètres (turbidité…) et de façon localisée par d’autres substances (Chlortoluron, tétrachloroéthylène…).
Les produits phytosanitaires recherchés, dans la nappe de la craie, sont ponctuellement quantifiés et parfois dans des concentrations supérieures au seuil réglementaire de 0,1 μg/L. Après une forte augmentation entre les années 70 et 90, les teneurs en nitrates ont poursuivi une lente augmentation, atteignant aujourd’hui, en moyenne, 22 mg/L.
Les eaux souterraines du territoire sont particulièrement vulnérables aux pollutions compte-tenu de la forte sensibilité des sols aux phénomènes d’érosion et du contexte karstique des sous-sols favorables aux transferts rapides de polluants par ruissellements.