Le réseau hydrographique des bassins versants Cailly-Aubette-Robec est peu ramifié et se limite quasiment aux rivières du CAILLY, de la CLERETTE, de l’AUBETTE et du ROBEC. Ces rivières sont alimentées par de multiples sources latérales situées à proximité des lits mineurs. On note toutefois la présence de quelques petits affluents : la FONTAINE NOURRICE, le RUISSEAU DES SONDRES, le VIVIER ou encore la CLAIRETTE. Une étude menée en 2011 a permis de caractériser l’état global des rivières. En complément des rivières, les milieux aquatiques du territoire sont également composés de zones humides. Véritables milieux de transition entre l’eau et la terre, elles présentent des caractéristiques originales, permettant le développement et l’expression d’une biodiversité spécifique.
Le bassin hydrographique du Cailly se situe au Nord de Rouen. D’une superficie de 246 m², il est traversé par deux cours d’eau alimentés essentiellement par la nappe de la craie : le Cailly et la Clérette. Le linéaire principal de ces deux rivières avoisine les 38 km (28 km pour le Cailly et 10 km pour la Clérette). En tenant compte des sources latérales et des dérivations, le linéaire approche les 56 km. A noter que le CAILLY est classé en MASSE D’EAU FORTEMENT MODIFIEE du fait d’artificialisation de son linéaire aval.
Sinuosité des rivières : La sinuosité du Cailly est de manière générale faible voire nulle sur plus de 80 % de son linéaire. Le cours d’eau est même quasi rectiligne par endroit, en particulier lorsqu’il traverse les zones urbaines dans sa partie aval (à partir de Montville). La Clérette présente également une sinuosité naturelle dans l’ensemble plutôt faible. Néanmoins, en aval du bourg de Clères, la sinuosité est davantage marquée, avec un secteur où la rivière, qui traverse une zone de pâture, retrouve un espace de liberté perdu dans les zones urbanisées.
Faciès d’écoulements : La diversité des faciès d’écoulement du Cailly est faible. Le faciès le plus représenté est le plat courant (43 % du linéaire total) en particulier en amont de Malaunay. Ce faciès alterne avec des zones de radiers (environ 10 % du linéaire total) principalement au niveau de Cardonville (commune de Montville). La Clérette présente également une diversité des faciès d’écoulement faible voire nulle sur près de 70 % de son linéaire. La rivière présentant de nombreuses zones homogènes et le faciès dominant est de type plat courant. Très localement (au lieu-dit le Tôt à Clères) le faciès d’écoulement de type radier peut devenir dominant.
Granulométrie : Globalement, la diversité et la qualité de la granulométrie sont réduites par la présence, sur quasiment les 2/3 du linéaire total du Cailly et de la Clérette, de dépôts minéraux fins qui atteignent parfois des épaisseurs importantes. Les situations les plus marquées sont localisées sur la partie amont du bassin versant, où l’érosion des sols et les ruissellements apportent des quantités très importantes de sédiments dans les lits mineurs. Ces dépôts colmatent ou recouvrent complètement la granulométrie originelle plus grossière, et participent à l’altération des habitats, et à la réduction des zones de frayères pour la faune piscicole.
État des berges : En amont du bassin, le Cailly et la Clérette traversent des zones agricoles où la ripisylve est couramment absente. Dans la majorité des parcelles pâturées, l’absence de clôtures et d’abreuvoirs protégés favorise un piétinement bovin qui accélère l’érosion voire l’effondrement des berges.
A l’aval, les berges sont très marquées par l’artificialisation due à l’urbanisation du fond de vallée. Les berges sont maçonnées, bétonnées ou encore renforcées par divers matériaux (palplanches, tôles, planches de bois, gabions, enrochements,…). La ripisylve est quasi-inexistante sur de longs linéaires.
Au final, sur l’ensemble du linéaire du Cailly et de la Clérette, la densité et la diversité de la ripisylve est assez faible, avec de nombreux secteurs dépourvus de toute végétation. Enfin, il est important de noter que la Renouée du Japon, plante invasive exotique, est régulièrement observée sur les berges de l’aval du Cailly (zone urbaine) alors qu’elle est totalement absente des berges de la Clérette.
Continuité écologique : Le linéaire du Cailly est fortement fragmenté avec en moyenne, un obstacle tous les 400 m environ. On dénombre ainsi 107 obstacles à l’écoulement sur cette rivière (bras et affluents inclus). Bien que la moitié des ouvrages présente une hauteur de chute inférieure ou égale à 50 cm, ce cloisonnement perturbe fortement la libre circulation piscicole, et le transport sédimentaire. Ceci est particulièrement le cas à l’aval du Cailly où les 500 derniers mètres sont busés pour passer sous le Marché d’Intérêt National. La Clérette est moins artificialisée avec un ouvrage tous les 600 m environ et 24 obstacles à l’écoulement recensés (bras inclus).
Le bassin hydrographique de l’Aubette et du Robec se situe au Nord-Est de Rouen. D’une superficie de 153 km², il est traversé par les deux cours d’eau alimentés par la nappe de la craie. Le linéaire principal de ces deux rivières avoisine les 15 km (6 km pour l’Aubette et 8,6 km pour le Robec). En tenant compte des sources latérales, des dérivations, et du cours d’eau temporaire dit de « la ravine », le linéaire approche les 37 km. A noter que ces deux rivières sont classées en MASSES D’EAU FORTEMENT MODIFIEES du fait de leur forte artificialisation.
Sinuosité des rivières : L’espace de liberté des rivières de l’Aubette et du Robec est extrêmement limité. Seuls quelques secteurs assez restreints présentent encore des possibilités modérées de divagation des cours d’eau. Les cours d’eau sont majoritairement rectilignes, du fait de l’artificialisation des berges liée à l’urbanisation du fond de vallée.
Faciès d’écoulements : Sur l’Aubette, les faciès d’écoulement sont de 2 types : le radier et le plat courant. Le faciès dominant est le plat courant, qui représente 84 % du linéaire de la rivière. Cette absence de diversité s’explique, principalement par la rectification du tracé naturel de l’Aubette qui engendre une monotonie et une uniformisation des écoulements. Le Robec est encore plus marqué avec plus de 95 % des écoulements correspondant au type plat courant. Seuls quelques radiers subsistent dans la partie amont du cours d’eau au niveau de Saint-Martin-du-Vivier.
Granulométrie : Le Robec comme l’Aubette présentent des dépôts fins qui restent modérés sur l’ensemble du linéaire, mais qui apparaissent localement plus importants, notamment à l’amont et ce quasiment dès la source. Bien que peu nombreuses, quelques frayères potentielles sont identifiées dans les deux cours d’eau.
État des berges : Plus de 60 % des berges de l’Aubette et 70 % des berges du Robec sont artificialisées (enrochement, mur, muret, béton, palplanche…). La végétation de rive est assez faible, voire inexistante, sur une grande partie des linéaires des deux cours d’eau, avec seulement quelques arbres et arbustes isolés. Seuls quelques espaces préservés permettent l’expression d’une ripisylve intéressante (Saint-Martin-du-Vivier, Saint-Aubin-Epinay). A noter que la Renouée du Japon est observée ponctuellement sur les berges des deux rivières, mais les foyers sont relativement limités en nombre et en superficie.
Continuité écologique : Le linéaire des deux rivières est fortement fragmenté avec en moyenne, un obstacle tous les 250 m sur l’Aubette et tous les 200 m sur le Robec. On dénombre ainsi 28 obstacles à l’écoulement sur l’Aubette et 46 sur le Robec. Bien que la moitié des ouvrages présente une hauteur de chute inférieure ou égale à 50 cm, ce cloisonnement perturbe fortement la libre circulation piscicole, et le transport sédimentaire.
Les zones humides sont des milieux très rares sur le bassin versant Cailly-Aubette-Robec. Leur superficie totale est estimée à 252 hectares, soit 0,6 % du territoire. Leur répartition géographique est très inégale. Ainsi, le bassin versant Cailly-Clérette concentre l’essentiel des zones humides du territoire avec 238 hectares contre à peine 15 hectares sur le bassin versant Aubette-Robec. De plus, sur le bassin versant Cailly-Clérette, la majorité des zones humides est localisée sur la partie amont. En aval de Malaunay, les zones humides deviennent relictuelles.
D’un point de vue qualitatif, plus de 70 % (en superficie) des zones humides du territoire sont dans un état dégradé principalement causé par l’activité humaine (pression agricole, remblais…). Sur ces zones humides, la végétation spécifique n’y est que très faiblement développée.
Toutefois, certaines zones humides présentent un potentiel écologique marqué qu’il convient de préserver (amont de Montville, et amont de Clères).
Zone humide à Montville
La localisation et le classement de toutes les zones humides du territoire est disponible dans l’atlas cartographique du SAGE